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Livre Cinq

LA STRUCTURE DE CHADANAKAR
LES ELEMENTAUX

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(le format pdf étant trop volumineux, on a opté pour Word)

Livre V. Chapitre 1. LES ELEMENTAUX DEMONIAQUES

          Parmi les couches aux significations et aux matières différentes qui composent Chadanakar, il y a quatre sakouales associées à ce que nous appelons les éléments de la Nature. Associées comment ? À travers quoi ?
          Nous touchons ici à une thèse qui est assez difficile à développer. Le problème est que si l’on considère une certaine zone du monde tridimensionnel, englobant, disons, les sommets enneigés des montagnes – ces pics, constitués de gneiss, de granit et d'autres roches qui sont recouverts de névé et de glaciers –, le sens et la signification de cette zone dépassent largement ce qui est perçu par nos cinq sens. Cette zone tridimensionnelle s'avère être comme un hémisphère, corrélé à une autre zone – un autre hémisphère au nombre différent de coordonnées spatiales. Les crêtes enneigées, sans vie, sans abri et stériles dans leur splendeur morte ne sont qu'un des deux hémisphères, ou couches, étroitement liés en un système. L’autre hémisphère, ou, plus précisément, son autre couche, a les dimensions différentes. Cette couche est le pays des esprits incarnés d'une immense grandeur, comme des rois des cimes enneigées. Elle s’appelle Orliontane. Le fait que l’Orliontane transparaît à travers la croûte tridimensionnelle suscite cette impression de calme royal, de puissance et d'éclat que les crêtes enneigées évoquent chez tous ceux qui sont capables de percevoir au moins un peu d'inspiration des forces du monde transphysique à travers la beauté. L’Orliontane contemplée par la vision spirituelle, c’est les sommets des montagnes dans leur gloire spirituelle. Quant aux pics perçus par nos yeux physiques, ce ne sont rien de plus que les fruits de l'existence puissante et créative, qui traverse des millions d'années, de ces créatures – des élémentaux de l'Orliontane. Lorsque l'âme humaine, portant en elle les conséquences d'un long séjour dans l'incrédulité, se retire dans l’Olirne au milieu de ses montagnes translucides, c'est la contemplation de la couche d'Orliontane qui l’aide à éliminer les dernières traces d'isolement aveugle et de stagnation et qui habitue l'âme humaine à accepter la grandeur spirituelle et le concept multicouche de l'Univers.
          Mais, contrairement à l’Orliontane, la plupart des couches des élémentaux sont locales, c'est-à-dire que leur espace n'a pas d'étendue cosmique. Plus précisément, il n’atteint même pas les limites du système solaire, ce qui n’est pas le cas pour les mondes des chrastres. Voilà pourquoi, il n'y a pas de ciel dans la plupart de ces couches. Les mondes des élémentaux ressemblent à des oasis entre lesquels il y a un désert. Ils sont délimités les uns des autres, comme les chrastres, par des différences dans le nombre de coordonnées temporelles.
          Les élémentaux sont les monades qui parcourent leur chemin de formation dans Chadanakar principalement à travers les règnes de la Nature. Il ne faut pas oublier pour autant que l'humanité, elle aussi, fait parti d’un règne de la Nature. Les forces spontanées, précisément spontanées, qui bouillonnent en elle et sans lesquelles son existence est impensable, expriment, bien que partiellement, cet aspect de sa nature. Il n'est donc pas étonnant qu'il existe également de tels élémentaux qui sont associés non pas à la nature dans le sens général, mais à l'humanité, à son aspect inné de spontanéité.
          Parmi les élémentaux, il y a beaucoup de "Moi" spirituels de nature lumineuse ou de démoniaque, il y a aussi de tels groupes intermédiaires, dont l'essence a été temporairement obscurcie au cours de leur développement. Mais ils ont tous une chose en commun : à part eux, il n’existe aucune autre créature dont le chemin était lié aussi étroitement aux règnes de la Nature. Ce qui ne signifie pourtant pas qu’une monade d’élémental, sur un des segments de son chemin, ne puisse accepter l'incarnation dans la chair d'un humain, d'un daïmôn ou d'un ange. Si, elle le peut tout à fait. Tout comme certaines monades humaines qui, dans des temps immémoriaux, commencèrent à se créer des formes à partir de matérialités plus denses dans la sakouale des élémentaux ou dans celle des anges. Mais pour elles, c'était une étape d’assez courte durée. Tout aussi courtes pour certains élémentaux sont leur incarnations sous une forme humaine ou toute autre.
          Hormis le règne animal et le monde des arbres, les élémentaux prennent leur forme la plus dense, leur véritable incarnation dans les sakouales aux noms attribués. Les éléments de la nature dans Enrof sont l'eau, l'air, la terre, la végétation, les couches minérales, les magmas et, enfin, cette "force vitale", aroungvilte-prana, dont la présence est une condition indispensable à toute vie organique d’Enrof. Tout cela, pour la plupart, n'est pas la chair des élémentaux, mais plutôt le cercle concentrique extérieur de leur existence, traversé par eux, mû et transformé par eux – c’est l'arène et le matériau pour leur travail créatif, pour exprimer leur joie et leur colère, pour mener leur lutte, leur jeu et leur amour. Quant à la chair propre des élémentaux, pour la plupart, elle a un caractère fluide : les limites de leur forme sont impermanentes et capables de s'interpénétrer. Cependant, ce n'est pas la règle absolue, et chacun de ces cas sera stipulé.
          Je commence par les élémentaux de nature démoniaque uniquement parce que c’est par cette nature même qu’ils jouxtent les couches de l'infraphysique, dont le panorama, Dieu merci, nous allons quitter. Ensuite, après avoir touché un mot sur le groupe intermédiaire, il sera possible, le cœur léger, de mettre fin à la description des couches affligeantes ou obscurcies et de terminer l’exposition de cette bramphature, ayant décrit les couches des élémentaux de la lumière, avec les mondes suprêmes qui brillent spirituellement dans leur hauteur inaccessible, dans le saint des saints de Chadanakar. 
          Il existe une zone d'élémentaux violents et sinistres du magma, soumis à l'éclaircissement presque plus tard que tout le monde : c’est le Chartamakhum. C’est une zone d'incarnation des créatures, dont les chèltes entre les incarnations se trouvent dans l'océan infra-ferreux du Fukabirne, sans pour autant éprouver les souffrances subies par les âmes humaines qui y sont tombées. Quant aux magmas physiques, ce sont, comme je disais, leur environnement pendant leurs incarnations dans le Chartamakhum, c’est leur arène et le matériau de leur créativité, colère et lutte. Lors de l'activité volcanique, des tremblements de terre, des catastrophes géologiques, les élémentaux du Chartamakhum jaillissent des profondeurs souterraines de cette couche sur sa surface ; et ainsi, ils emportent dans Enrof les coulées de la lave vers le haut, n'apportant que la mort à toute chose vivante. Mais ce n'est qu'un résultat collatéral, presque accidentel, de leur activité. Ils ne se soucient pas des êtres vivants d’Enrof, car ils ne les perçoivent tout simplement pas, et s'ils le faisaient, ils ne les comprendraient pas. Le sens direct de leur activité se situe sur un tout autre plan, et il nous sera plus clair si nous imaginons le globe terrestre, si l'activité de Chartamakhum cessait il y a des millions d'années. Subjectivement parlant, l'activité de ces élémentaux n'est qu'une festivité rebelle, une folie sauvage ne connaissant aucun contrôle et leur faisant plaisir justement par la prise de conscience de leur force et de leur impunité. Mais objectivement, il s'avère que ce carnage provoque des changements de la surface terrestre dans Enrof, cause les processus d’orogenèse, le changement d’un climat dominant – maritime ou continental, l'évolution appropriée des règnes végétal et animal et, enfin, il cause la création des éléments indispensables à l'émergence de l'homme. Les actions maléfiques et violentes des élémentaux démoniaques sont tournées par les forces Providentielles à leur avantage, pour servir à la bonne cause et en tirer un résultat positif.
          Mais il existe aussi de tels élémentaux, dont les activités n'ont jusqu'à présent pas permis de tirer de résultat positif. Tels sont, par exemple, les élémentaux des tourbières, des marécages, des fourrés tropicaux. La couche de leur demeure, dont le nom est Hannix, est semblable à la noirceur sous-marine. Entre les incarnations dans le Hannix, leurs âmes restent dans le plus sombre des mondes du noyau terrestre – dans l’Ytretch. Et quant au Hannix, de nombreux peuples n'ont-ils pas ressenti son existence à l'aube de leur histoire, jusqu'à ce que d'autres aspirations de l'esprit éclipsent, éteignant en eux cette expérience ? Et certains, ne ressentent-ils pas l'existence du Hannix encore aujourd’hui ? Les légendes sur les créatures perfides sans visage, portant seulement des masques d’identité et attirant la personne dans des endroits désastreux, ont un rapport avec ce monde. Il se cache non seulement derrière les zones tridimensionnelles des tourbières et des marécages, mais aussi dans les glaces de la taïga sibérienne, dans les fourrés sauvages et les broussailles de la Russie centrale. A part les élémentaux des déserts qui sont coupables pour la perdition tragique de la culture australienne, il y a aussi les élémentaux noirs et tourbillonnants du Hannix, engloutissant tout dans les ténèbres, qui y sont impliqués.
          Autre type d’élémentaux hostiles à l'homme et à toute chose vivante, sont les élémentaux des massifs sableux, dont la couche d'incarnation s'appelle Swix et ressemble à un désert en état de simoun. Entre les incarnations dans cette couche, les élémentaux du désert se trouvent dans le Chim-Big, où ils aggravent le tourment des âmes humaines traversant ce tunnel infraphysique : ils les déchirent en tant que tourbillons les pénétrants. Le désert en état de repos, lorsque les élémentaux du Swix sont fatigués ou immergés dans l'oubli, révèle aux yeux humains un espace si majestueux, des distances si paisibles et pures, et le ciel s'ouvre au-dessus avec une divinité si évidente que, probablement, nulle part dans Enrof y a-t-il des zones plus propices à la contemplation de l’Un. On comprend bien pourquoi un monothéisme explicite est apparu et s'est solidement implanté dans les pays aux grands déserts. Mais le désert a une double face. Et des traces de tornades sablonneuses qui obscurcissent la face du ciel, des traces des élémentaux du Swix assombrissant la face de l'Un sont visibles même sur les pages de monuments de la révélation universelle comme la Bible et le Coran.
          Dans les mondes impénétrables du noyau terrestre, il y a aussi un autre type d’élémentaux qui se trouve entre les incarnations : les élémentaux sombres, inertes, moroses et avides, appartenant aux profondeurs marines. La zone de leurs incarnations, le Nugurt, ne s’approche même pas de son illumination, en tout cas, pas avant la fin du deuxième æon. Mais si les forces du Chartamakhum éclatent à la surface lors de l'éruption, le rayonnement du Nugurt monte, au contraire, progressivement, depuis les ténèbres profondes, à travers le monde lumineux des élémentaux magnifiques habitant les couches supérieures de la mer. Au large des océans, le rayonnement du Nugurt est plus abondant, car l'épaisseur des couches obscures des profondeurs y est plus pesante comparants à des bassins des mers peu profonds. Sur le plan physique, ce rayonnement n'est pas dangereux pour nous, mais la structure mentale de notre être éprouve son effet aggravant et dévastateur. De nombreux marins en pourraient être témoins, si leur pensée était dotée d'une analyse transphysique.
          Il y a encore un monde d'élémentaux démoniaques qui se tient, pour ainsi dire, à l'écart, puisqu'il n'est pas lié aux éléments de la Nature, mais à ceux de l'humanité. Cette couche s'appelle Douggour. Il faut retenir ce nom, car ce sont les démons de grandes villes d'Enrof qui y règnent, et ils sont extrêmement mauvais pour notre état d’esprit.
          Semblable à l’Agre et au Boustvitch, le Douggour se présente comme un monde infini et complètement inhabité de vapeurs obscurs et de rares îles associées aux villes métropoles du monde tridimensionnel. Le paysage est fortement urbain, même plus urbain que celui des chrastres, car il n'y a pas de montagnes ici, ni mers de lave, ni végétation, et en ce qui concerne l’ambiance d'obscurité et les lueurs pourpres, elles n’y sont pas non plus. Tout le spectre de notre monde y est également présent, mais les tons dominants sont bleu terne, gris-bleu, grisâtre, bleu-lunaire. On peut même voir le ciel depuis le Douggour, mais de tous les corps célestes, seule la Lune y est visible, car l’espace de ce monde se termine presqu’à la frontière de la bramphature lunaire. Cependant, la Lune y a aussi une apparence complètement différente de celle que nous avons l’habitude d’observer. De toutes les couches de sa bramphature, les habitants du Douggour ne voient que celle où habite Vogléa – le grand démon lunaire. En russe, il n'y a pas de mot correspondant au féminin, mais, en parlant de mondes comme le Douggour, il devient nécessaire d’en avoir un. Et bien que le mot "démonesse" soit inhabituel et peu mélodieux, je vais devoir l'utiliser.
          Les démonesses des grandes villes de notre monde sont très encombrées par leur matérialité dans le Douggour. Incarnées, elles ressemblent de loin à la forme humaine, mais seulement dans la mesure où d'immenses masses corporelles, presque incapables de se déplacer, peuvent ressembler à un humain. Chaque ville du Douggour ne possède qu'une seule de ces démonesses ; quant à la population des villes, elle se compose de petits démons des deux sexes, ne différant guère des humains par leur taille et par leur forme. Comme les abeilles autour de la reine, elles pullulent autour de leur maîtresse, mais leur but n'est pas spécialement de l'aider : l'essentiel pour eux est d’obtenir le plaisir. En parlant de son but d’existence à elle, ce n'est pas la reproduction (qui continue sans elle), mais la satisfaction de la convoitise de ses sujets. On leur a créé de demeures grandioses, et chaque ville du Douggour en possède une – en forme de pyramide tronquée qui ressemble à un autel monstrueux. Le Douggour n'est pas seulement grandiose, il est même majestueux dans son genre et, de toute façon, luxueux. Comme dans les chrastres, il y a une sorte de technologie, bien que son niveau soit comparable à celle dans nos grandes cités antiques. 
          La société se développe très lentement ; peu à peu elle commence à manifester certains signes de ce que, en termes d’humains, on appelle l'autogestion. Mais l'esclavage reste leur base socio-économique, et les esclaves sont ceux qui y sont chutés du sein de l'humanité ou d’autres mondes d'élémentaux. Le statut des petits démons du Douggour ressemble à celle des nobles patriciens et des cavaliers dans la Rome antique. On ne dirait pas qu’ils sont particulièrement cruels, mais voluptueux – oui, et au-delà de toute mesure, jusqu’au point où aucune créature d'Enrof n'est voluptueuse. Aucune rébellion ne pourrait bousculer ici la domination des grandes démonesses, car elle ne repose pas sur la peur, mais sur la convoitise que des millions de sujets éprouvent pour elles, et sur le plaisir qui leur est accordé en récompense pour leur obéissance et leur amour. 
          Les démonesses du Douggour se donnent physiquement à des foules entières simultanément. Dans leurs demeures, mi-palais mi-temples, il y a une orgie presqu’insaisissable pour nous, qui dure en permanence pour honorer la reine obscure de la Lune. Celle, dont l'influence nous ressentons parfois par les nuits urbaines au clair de lune : cette influence est mélangée à l'ascendance sublime et pure de la radieuse Tanit, qui allume chez un être humain une nostalgie pour de tels plaisir sexuels qui n’existent même pas dans Enrof. Mais qui existent dans le Douggour. Ils ont élaboré là-bas une échelle si vaste de ces plaisirs, si diversifiée que nulle part ailleurs dans Chadanakar. Les émanations de Tanit n'atteignent pas du tout cet endroit, personne n'a même pas la moindre idée de la lumière du soleil, tout est plongé soit dans un crépuscule gris, soit dans un éclairage pâle bleuté de la Lune aux éclairs violets, et rien n'empêche les passions déchaînées provoquées par la démonesse lunaire Vogléa. D'incessantes orgies dans les palais-autels du Douggour produisent des gourdins de fumée qui montent vers elle, et elle les boit, mais rien ne peut satisfaire les innombrables habitants de ces villes, car ils sont tourmentés par une volupté encore plus profonde que peu d'entre nous comprennent – une volupté mystique qui les attire vers l'inaccessible même pour eux : vers la Grande Pècheresse. Elle est leur divinité, leur désir et leur rêve. Leur culte le plus sublime lui est dédié. Les jours de ses fêtes à elle, les démones-dirigeants s’adonnent à leurs esclaves. Mais cette volupté mystique ne peut être obtenue que dans le Digme, la demeure de Gagtoungre, et seuls les élus en sont dignes. 

          La vitalité de l'innombrable population du Douggour se restaure au détriment de notre couche : l’émanation de la concupiscence humaine et parfois animale – appelée euphos – coule lentement le long des rues du Douggour en ruisseaux visqueux et blanchâtres ; et c’est ce qu’ils absorbent. Une telle nourriture correspond complètement à leur être : la concupiscence est le sens, le but, le contenu et le pathos de leur vie. L'intensité des plaisirs éprouvés par eux est plusieurs fois plus forte que nous sommes capables d'éprouver. Ils évoluent dans un cercle de réincarnations, et pour eux c'est vraiment un cercle sans espoir : à chaque fois entre les incarnations, leurs âmes plongent dans le Boustvitch, prenant la forme de vers humains et dévorant les victimes humaines vives dans ce monde en décomposition éternelle. Et pourtant, le plaisir procuré par la convoitise, et même par l'insatiable désir mystique de la Grande Pècheresse, est si grand à leurs yeux qu'ils sont prêts à accepter leur séjour dans le Boustvitch pour l’insanité et les orgies dans le Douggour.
          Le seul luminaire du Douggour, son soleil, est la Lune, donc la plupart du temps cette couche est plongée dans un profond crépuscule. Et alors, l'éclairage artificiel entre en jeu – de longues chaînes de lanternes bleu terne et violines : elles s'étendent en guirlandes interminables le long des édifices massives et somptueuses. Leur architecture est dominée par la ligne arrondie, ce qui, toutefois, ne prive pas ses formes de leur lourdeur. La décoration intérieure et extérieure des bâtiments est maladroite et grossière, mais elle frappe par sa richesse et sa splendeur accrocheuse. Les architectes, les artistes, même les scientifiques, sans parler des ouvriers, appartiennent à la classe des esclaves. L’ensemble de la population démoniaque du Douggour est aussi impuissante mentalement et artistiquement qu'elle est douée en la luxure.



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