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Livre Six

LES MONDES ACSENDANTS DE CHADANAKAR

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Livre VI. Chapitre 1. LA SALVATERRE MONDIALE

          Personne ne sera surpris d’apprendre que les renseignements sur ces domaines sont non seulement très rares à trouver, mais qu'ils sont quasiment inexistantes. Il y a deux raisons à cela. Le caractère inadéquat de la réalité de ces sphères à nos idées et concepts, et plus encore aux tentatives de les exprimer avec des mots, en est la première raison. La seconde est le niveau exceptionnel d’illumination spirituelle requis pour toucher ces mondes à travers une expérience terrestre. Presque tout ce qui est rapporté ici à ce sujet n'est pas tiré de mon expérience personnelle, non, c'est seulement une transmission, dans les mots de notre langue, de ce que j'ai reçu de la part de mes amis invisibles. Puissent-ils me pardonner si je me suis trompé en quoi que ce soit ou si ma conscience a introduit un concept inférieur, purement humain, ayant obscurci ce message avec mes idées subjectives. 

          Toutes les couches, qui seront abordées ici en premier, possèdent cinq dimensions ; quant aux coordonnées temporelles, c'est-à-dire aux flux temporels passant simultanément, leur nombre y dépasse 200. Rien que ce fait déjà suffit à comprendre à quel point les tentatives d’exprimer le contenu et la signification de ces mondes en imagination humaine sont impuissantes. Les idées ordinaires sur les formes devront être complètement abandonnées, ainsi qu'une tentative de compenser ce détriment par le concept d’énergies ou celui des zones d'influence qui est également vouée à l'échec. 

          Au-dessus de la sakouale des Transmythes des cinq religions suprêmes – j'en ai déjà parlé comme de cinq pyramides gigantesques, comme faites de cristal lumineux de différentes couleurs – s'élève, embrassant le Chadanakar tout entier, l'indescriptible sakouale du Synclite de l'Humanité, constitué de sept sphères. Les mers d'éthers scintillants – je prends ces mots faute des mots plus appropriés – s'illuminant de couleurs inimaginables même pour les synclites des métacultures, elles baignent dans ces mondes des structures qui pourraient tout aussi bien être assimilées à des masses montagneuses lumineuses qu'à des structures d'une architecture inconcevable. La dissemblance originelle entre les grandes créations du génie humain et les grandes créations de la nature n'y existe plus, car les deux principes se confondent finalement dans une synthèse qui nous est incompréhensible. Quelles idées pouvons-nous avoir de ces épopées jubilatoires et chatoyantes de lumière qui habillent les plus beaux esprits des élémentaux développés ? Ou des vagues rayonnantes de sons, s'élevant par endroits comme du sein bienheureux des montagnes célestes ? J'atteindrai mon objectif si au moins quelques-uns de mes lecteurs auraient ressenti, à travers les combinaisons inhabituelles de mots, à travers ces images presque dépourvues de contours, la présence d'une réalité vers laquelle notre esprit pourrait tendre, mais dont le toucher est inaccessible à presque tous ceux qui vivent sur notre terre pauvre et obscure.

          Élus parmi les élus, qui constituent actuellement le Synclite de l’Humanité, ne semblent pas dépasser un millier d’âmes. N’ayant plus d’apparence humaine dans notre sens du terme, ils acceptent volontairement cette ressemblance, suprême et éclairée, lorsqu’ils descendent dans les couches inférieures. Ils sont capables de franchir l'espace entre les bramphatures du système Solaire à la vitesse de la lumière, transportée par ses rayons. 

          Il y a certaines sphères du Synclite de l'Humanité dont je ne sais rien, sauf leurs noms, et encore, uniquement dans la mesure où j'ai pu les transcrire dans les sons du langage humain. Arvantakernis. Diédarnis. Ranmatirnis. Serbaraïnis. Magraléinos. Ivaroinis. Nammaraïnos.

          À nos jours, beaucoup, plus d'une centaine de personnes, ont déjà joint le Synclite du Monde depuis le Montsalvage et l’Eden. L’ancienne et vaste métaculture de l’Inde en a donné encore plus. Il semble que la dernière personne à avoir accédé au Synclite du Monde avant 1955 ait été Ramakrishna ; ainsi, depuis sa mort dans Enrof jusqu'à son entrée dans ces sphères les plus élevées, environ 70 ans se sont écoulés. Mais le plus souvent, une telle ascension prend des siècles entiers. Par exemple, le Prophète Mahomet, bien que sa vie posthume n'ait été compliquée par aucun mouvement descendant, n'a atteint le Synclite du Monde que relativement récemment. Et les prophètes Ézéchiel et Daniel, ainsi que Basile le Grand, qui sont là depuis longtemps, s'élèveront bientôt du Synclite de l'Humanité encore plus haut.
          Voilà qui épuise tout ce que je peux dire sur les sphères de cette sakouale. Cependant, en parlant des onze sphères de la sakouale suivante, celle des Grandes Hiérarchies ou Grandes entités, je devrai être encore plus court, encore plus sec et plus protocolaire.
 
          Oui, ce sont précisément les mondes de ces entités élevées que nous ne pouvons appeler autrement que de grandes Hiérarchies : beaucoup d'entre elles étaient autrefois des objets de culte et de vénération dans les anciennes religions de pays différents. Dans les images égyptiennes, babyloniennes, grecques, germaniques anciennes, aztèques et dans certains aspects des divinités suprêmes du panthéon indien, ces êtres sublimes se reflétaient, dans une certaine mesure, comme ils étaient imaginés dans les consciences des peuples en ces temps lointains, mais pas comme ils le sont maintenant. Au cours des siècles écoulés depuis l'apparition et l'apogée de leurs cultes dans Enrof, ces entités atteignirent leurs plus hauts sommets.
          Je peux dire que les sphères de cette sakouale ne sont plus attachées à une certaine métaculture : ces couches inférieures de Chadanakar, divisées verticalement et formant des segments des métacultures de l'humanité, sont restées loin derrière, ou plutôt en bas. La division en couches de la sakouale des Hiérarchies est déterminée par le principe de la force et des hauteurs atteintes par chacune de ces grandes entités.
          Encore une fois, je ne connais que les noms de ces couches. Mais je ne suis pas totalement certain si leur forme phonétique, exprimée en lettres, correspond bien à la vraie sonorité de ces noms. Il ne fait aucun doute que ces noms ne doivent être pris que comme une approximation la plus grossière : Aolinor, Ramnagor, Playragor, Forahigor, Stranganor, Tséliror, Lihanga, Dévénga, Siringa, Khranga, Ganga.
          Si, lors de la réflexion métahistorique, accorder à l'esprit une liberté absolue, il se mettra, de par sa nature, à introduire dans les dimensions, les proportions et – pardonnez-moi cette expression – dans les particularités de la métahistoire, ses catégories familières de notre couche physique et historique et des normes logiques type scientifique. En particulier, son penchant pour l'uniformité et l'ordre, naïvement compris comme symétrie, se manifestera cette fois dans le fait qu'il lui semblera normal qu’au-dessus des suprapeuples, il y ait – dans un sens métahistorique – des groupes identiques de Hiérarchies participant à sa vie. En réalité, ce n'est pas le cas.
          Il est vrai qu’il n’existe pas de suprapeuple (précisément un suprapeuple et pas une nation) que son démiurge ne présiderait, car alors ce ne serait pas un suprapeuple, mais une juxtaposition aléatoire de plusieurs nationalités non reliées par aucun caractère commun. Et il n’existe pas de nation qui ne possèderait pas une Âme Collective Idéale, car ce serait alors une somme arithmétique d’individus momentanément et accidentellement rapprochés les uns des autres. Mais, tout d'abord, l'Âme Collective Idéale n'est en aucun cas un ensemble de propriétés psychologiques ou autres d'un peuple isolé qui déterminent son dessin historique différent des autres. L'âme Collective Idéale est une entité possédant une grande monade unie, qui cache en elle les prototypes des possibilités plus élevées de la nation ; elle est revêtue du tissu matériel des espaces multidimensionnels. Au cours de la formation historique d'une nation et de la maturité personnelle de ses individus, une partie subtile, de plus en plus importante de chacun d'eux, s'approche de son Âme Collective et est embrassée par elle, lui conférant le caractère collectif.
          Presque toutes les métacultures ont plusieurs âmes collectives de la nation, mais, en règle générale, l'une d'entre elles appartient à une hiérarchie différente des autres. Elle seule est née de Dieu, comme le démiurge du même suprapeuple, et ils sont liés tous les deux par des liens d'amour particuliers, mystérieux, spirituels et matériels. Ces âmes collectives constituent la Hiérarchie des Grandes Sœurs ; dans la bramphature terrestre, il y en a une quarantaine. Chaque nation déterminée a une Âme Collective, et les autres âmes collectives (les Petites Sœurs) possèdent des monades créées par Dieu. Elles, ces Petites Sœurs, sont liées aux esprits guides du peuple, aux inspirateurs des nations qui font partie du suprapeuple, mais ne jouent pas un rôle de premier plan dans son histoire. Cependant, certaines des Petites Sœurs parcourent leur chemin métahistorique sans compagnons-guides du peuple. Il existe également des situations intermédiaires, qui durent parfois un siècle ou plus, où la nation, avec son Âme Collective et son esprit guide, reste en dehors ou entre les métacultures. Comme exemple, on peut citer les peuples des Balkans, qui faisaient autrefois partie de la métaculture Byzantine. Les Grecs, les Serbes et les Croates ont été réduits en esclavage par l’un des huitzraors de la métaculture musulmane, et désormais, ils se trouvent dans l’espace entre les métacultures Romano-catholique et celle de la Russie. Non moins tragique est le sort de la nation Bulgare, qui faisait également partie du suprapeuple byzantin et était destinée à un avenir immense – à la primauté spirituelle et culturelle dans le monde chrétien de l’est. Huitzraor de Turquie a privé à jamais la nation bulgare de telles perspectives, défigurant et, pour ainsi dire, raccourcissant ses ailes spirituelles. Actuellement, elle s’apprête à faire partie du suprapeuple russe. Quant aux Roumains, ils commencent tout juste à émerger en tant que nation. Leur Âme Collective et le guide spirituel du peuple sont toujours très haut, et ils sont à peine en contact avec cette nation dans Enrof. Ils n'atteindront pas de sitôt la plénitude de leurs forces.
          Le démiurge du suprapeuple possède, lui aussi, une grande monade née de Dieu. C’est un esprit encore plus puissant et plus dynamique, mais pas du tout collectif. Il est un.
          Dans une métaculture, il est lié à l'une des Grandes Sœurs – à l'Âme Collective de la nation principale. Il existe cependant des collisions plus complexes. Dans la métaculture du Nord-Ouest, par exemple, le démiurge du suprapeuple était associé, jusqu'au 19ème siècle, à l'une des Sœurs – à l'Âme Collective de l'Allemagne. Mais au cours de ce siècle, le deuxième huitzraor allemand devint si puissant que la captivité de cette Âme Collective dans l'une des citadelles de Moudgabre se transforma en un asservissement presque complet de sa volonté, et le démiurge conclut l’alliance avec une autre Grande Sœur, l'Âme Collective de l’Angleterre.
          La naissance des monades des deux Hiérarchies – les démiurges des suprapeuples et des Grandes Sœurs – par le Soleil préexistant du Monde ne peut être ni comprise ni imaginée par nous, et toute réflexion logique sur ce sujet est vouée à rester une vaine spéculation. De même, les spéculations, à mon avis, resteront les tentatives qui visent à combler le vide dans nos idées sur les étapes de leur développement cosmique avant leur apparition dans Chadanakar. Dans quelles bramphatures, sous quelles formes ont-ils incarné, quelles étapes ont-ils franchis avant de pénétrer dans les sphères de notre planète ? Je peux me tromper, mais il me semble que de tels mystères sont transcendantaux pour nous. Ces deux Hiérarchies entrent dans le cercle de notre compréhension (et cette compréhension non pas comme un aperçu métahistorique, mais seulement comme une perception passive d'informations à ce sujet, provenant de nos amis invisibles) au moment de la naissance méta-éthérique. Nous utiliserons ce terme pour désigner conventionnellement l’événement par lequel leurs monades entrent dans la matérialité à cinq dimensions de Chadanakar. Du Logos Planétaire, qu’on peut considérer comme un démiurge suprême de notre bramphature, ils reçoivent une certaine impulsion : la volonté créatrice de se réaliser et de s'exprimer dans les substances tridimensionnelles et quadridimensionnelles du futur suprapeuple, qui n'a pas encore existé et qui ne pourrait exister sans eux. C’est cette impulsion même qui entraîne leur descente, leur habillage dans des tissus de matérialité plus dense, déjà quadridimensionnelle, et marque le début de leur cycle planétaire. Il s'agit de leur seconde naissance en Chadanakar, leur naissance astrale. Bien sûr, ils ne connaissent jamais de naissance physique. Je sais que cette idée n'est pas évidente à concevoir, mais on ne peut l'exprimer de façon plus simple.

          Les mondes où résident ces grandes Entités entre ces deux naissances, et où leurs monades résident tout au long de leur cycle en Chadanakar, constituent la sakouale des Démiurges. Elle est composée de trois sphères. Le pays des Démiurges et des Grandes Sœurs – des Âmes Idéales des suprapeuples – s'appelle Rangaraydre. Les deux autres s'appellent Astre et Oamma. Astre est la patrie et la demeure des monades des Petites Sœurs et des grands esprits-guides des peuples. Malheureusement, je ne peux rien révéler sur Oamma.
          Cependant, on peut dire qu’au cours des cinq derniers siècles, parmi les démiurges, il en est un qui non seulement a reçu une mission d’importance mondiale, et pas seulement supranationale, mais qui l’a également réalisée : c’est le démiurge du Nord-Ouest. La création de certaines conditions préalables à l’unification de l’humanité en une entité unique est le fruit de sa créativité au cours des derniers siècles. Dans un avenir proche, une telle gouvernance mondiale passera probablement, pour une courte durée, au démiurge du suprapeuple Russe, puis au démiurge de l'Inde. Par la suite, la gouvernance unique cessera très probablement d'exister.
          Yarosvète et Navna sont des noms que j'ai choisis arbitrairement et conventionnellement pour désigner les Entités de la métaculture russe. Les véritables noms des démiurges et des Grandes Sœurs ne me sont pas dévoilés. D’ailleurs, ils sont totalement imprononçables en langage humain[1].
          La mission métahistorique de la future union matrimoniale et de toute vie dans Chadanakar de Yarosvète et Navna – une mission d’importance planétaire – peut être grossièrement décrite comme la naissance par eux, ou plus précisément, l’incarnation éthérique à travers eux d’une certaine Grande Monade Féminine[2]. Inimaginable, bien sûr, dans aucune incarnation physique personnelle, elle est prête à se déverser au fil du temps dans un réceptacle éthérique, éclairé, appartenant à elle seule, vive et immaculé ; il ne peut être rendu réel que par la pensée de la Fraternité universelle qui surgit simultanément avec sa matérialisation dans Enrof. Le peuple russe, quant à lui, est conçu par son démiurge comme une substance éthéro-physique, non encore éclairée dans Enrof, mais déjà illuminée dans la Russie Céleste. A partir d’elle sera créé ce réceptacle pour la Lumière à double fonction – physique et éthérique –, qui en même temps servira d’arène où cet acte théurgique aura lieu. 
 
[1] Je nourris l’espoir que le lecteur comprendra que toute application aux entités des concepts anthropomorphiques d’âge, de relations conjugales, etc. qui nous sont familiers, ne peut se faire que dans le but de rapprocher notre pensée, à travers les seules analogies possibles, bien que lointaines, d’une compréhension de phénomènes qui, au sens littéral, n’ont presque rien de commun avec les phénomènes qui nous sont familiers.
[2] Par le terme « éthérique », j'entends une matérialité plus subtile et plus élevée que la matérialité physique. L'éthérique désigne la matérialité des mondes de l'Illumination, des zatomis et des Élémentaux de Lumière. Pour désigner une matérialité encore plus subtile, par exemple celle de la sakouale du Haut Devoir et celle des Anges, j’utilise le terme «astral», et pour la plus subtile de toutes les matérialités imaginables, le terme «métaéthérique». Il s'agit de la matérialité des couches les plus élevées de Chadanakar. Le mot «spirituel» s'applique à tout ce qui se situe hiérarchiquement encore plus haut.
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        Au-dessus de la sakouale des Démiurges et des Grandes Sœurs, plane celle que je ne peux définir que par ces mots : les Ondes de la Féminité Mondiale. La première de ses sphères, Limoirna, est le Synclite féminin de l’Humanité, et la seconde, Bayuchmi, est la demeure actuelle de la Grande Monade Féminine. Des sphères restantes de cette sakouale, je ne connais que leurs noms : Faolemmis, Saora, Naolitis. Le nom de la dernière sphère, la sixième, restera un secret.  
          Cette sakouale est englobée par une autre : par les mondes de communication entre les grandes Entités de Chadanakar avec celles de la macrobramphature et de l’Univers. De ces trois mondes, je ne peux nommer que celui du milieu : Raoris, la demeure de la Grande Monade Féminine au commencement, lorsqu’Elle émanait dans Chadanakar.
          A partir de là, commencent les différentes couches où demeure l'Église Unie de notre bramphature. Elles englobent à la fois la sakouale que je viens d'évoquer et les trois autres sphères d'une sakouale encore plus élevée : l'Élite de Chadanakar. Des océans de matière multiplement éclairée et spiritualisée oscillent autour d'elle, leurs crêtes lumineuses ne rencontrent aucun obstacle dans ses facettes transparentes, pénètrent doucement à l'intérieur et, se répandant dans toute cette demeure des Parfaits, lui communiquant la plénitude de la vie. Et l'humanité d'Enrof, et l'humanité des daïmons, et l'humanité de la Lune, et les anges, et les élémentaux, et même le règne animal, dont la signification métaphysique était un mystère si profond, trouvent leur plus haute justification et l’existence entièrement transformée au sein de ce paradis suprême qui combine paix et puissance, félicité et créativité, perfection et mouvement sans limites toujours plus loin sur le chemin éblouissant. Ce sont tous ceux qui sont capables de voir la Salvaterre Mondiale de leurs propres yeux. C’est le plus haut niveau de l'échelle de Chadanakar pour toutes ses monades, qu'elles soient nées de Dieu ou créées par Dieu, à l'exception du Logos Planétaire, de la Très Sainte Vierge et du Grand Esprit Féminin.
          La seule chose que je puisse faire en parlant de l'Élite de Chadanakar est de citer certains de ces grands esprits humains qui ont atteint l'Élite - leurs derniers noms humains : Akhenaton, Zoroastre, Moïse, Osée, Lao Tseu, Gautama Bouddha, Mahâvîra, Ashoka, Chandragupta Maurya, Patanjali, Nagarjuna, Samudragupta, Kanishka, Shankara, Aristote, Platon, tous les apôtres sauf Paul, Titurel, Marie Madeleine, Jean Chrysostome, Augustin, François d'Assise, Jeanne d'Arc, Dante, Léonard de Vinci.
          Ainsi, nous avons mené jusqu’au bout l’exposé de la structure de Chadanakar – jusqu’à la sakouale suprême qui englobe toute notre bramphature avec ses trois sphères : celle du Logos Planétaire, celle de la Vierge Marie et, enfin, la sphère de la Grande Monade Féminine.
          Pour des raisons purement subjectives, j'ai pris l'habitude d'appeler ce centre et sommet de Chadanakar la Salvaterre Mondiale – un nom, bien sûr, totalement conventionnel, voire accidentel, n'ayant aucun rapport avec la Terre sainte des croisades médiévales ou de la Palestine. Je n'y tiens absolument pas, mais je suis contraint de l'utiliser, faute de meilleur nom. 
 
          La Salvaterre Mondiale imprègne tout le Chadanakar, à l'exception des quatre mondes des Fonds démoniaques et du Soufeth, mais à des degrés divers. Son imprégnation la plus intense se situe dans les hautes couches de l'atmosphère. La signification religieuse du mot « Ciel » n'est pas le fruit d'une aberration des consciences ignorantes de l'Antiquité, mais l'expression d'une réalité que des âmes élevées avaient déjà pressentie il y a des millénaires.
          Tout ce qui est Providentiel dans l'histoire de Chadanakar, dans l'histoire de l'humanité et de l'âme isolée, provient de la Salvaterre. Ici se concentre l'effusion des Entités cosmiques les plus élevées, s'exprimant à la fois dans la formation des mondes stellaires et dans notre propre formation. « Le cristal étincelant des volontés Célestes » - voici une formule qui s'applique au monde de la Salvaterre, et pas seulement au sens poétique du terme. Des vagues continues de grâce et de puissance jaillissent de ces hauteurs, de ces profondeurs. Comment des expressions comme « carillon rayonnant » ou « radiance résonnante » peuvent-elles nous aider à nous rapprocher de l'idée que nous nous en faisons ? Ce que ces images vagues peuvent suggérer demeure profondément enfoui en bas - dans les mondes angéliques, dans la sakouale du Haut Devoir, dans le Synclite du Monde. Même ce que la légende biblique sur l'Échelle de Jacob tentait d'exprimer trouve son aboutissement ici, après avoir traversé tout le Chadanakar. De grands Etres et de grandes Entités montent et descendent les étapes de l'existence matérielle, de la Salvaterre à la Terre et de la Terre à la Salvaterre. Elle est le cœur de la planète et son Soleil intérieur. C’est à travers elle, elle seule, que se révèlent les hauteurs, les largeurs et les profondeurs de l’Univers Spirituel qui englobe à la fois les archipels stellaires et les océans de la métagalaxie, qui nous semblent si déserts.
          L'Univers Spirituel est inexprimable en aucune langue et ne peut être perçu, bien sûr, que par les plus lointaines pressentiments. Les plus hautes extases spirituelles des mystiques chrétiens, le plus haut degré d'extase chez les hindous, l'abhijna du Bouddha – tout cela relève essentiellement de ces pressentiments lointains. L'esprit qui aime les systèmes tente de les verser dans les moules solides d’enseignements concrets, afin d’y initier le plus grand nombre de personnes, mais il n’en produit que de ternes reflets, tels que les enseignements sur le Tao, sur le Plérôme, sur l'Empyrée ou sur le souffle de Parabrahma.
          Les visiteurs d'autres mondes qui parlent d'Éden ou des palais de Brahma et Vishnu ou des cieux des Azurs iraniens ou des dévas hindous, ou encore de la terre bienheureuse de Sukhavati, voire du Nirvana, ne visent pour leur but ultime qu'une étape isolée à l’intérieur de Chadanakar entier : certains sommets de métacultures et les transmythes suprêmes des religions ou, finalement, la couche de la Salvaterre Mondiale.
          Lorsque l'humanité – physique et celle qui a déjà franchi l’au-delà – aura achevé son cycle colossal, lorsque tous les règnes de la Nature planétaire l'auront achevé, eux aussi, ils coïncideront pleinement avec ce paradis planétaire. Et alors, la Salvaterre Mondiale commencera à s'épanouir, telle une fleur, dans l'immensité de l'Univers Spirituel qui sera prêt à l’accueillir. Le Soleil du Monde, généreux et bienveillant, brillera dans son ciel au-dessus de cette fleur à l’éclat parfumé.
          Et même à ce moment-là, l’objectif ultime restera infiniment lointain. Alors que pour l'instant, il est hors de portée même des pressentiments les plus éblouissants.



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